Bordeaux-Phuket


Mardi 4 janvier 2005

BORDEAUX-PHUKET. Au consulat royal de Thaïlande, les recherches continuent pour retrouver les Girondins qui ont demandé des visas. Le point avec Pathom Vongsuravatana, consul à Bordeaux

Des noms manquent toujours à l’appel

Inévitable : plusieurs habitants de la Gironde figureront sur la liste des victimes du tsunami. Des noms ont déjà été avancés, d’autres sont en pointillés. Comme ces gens que Pathom Vongsuravatana, consul de Thaïlande à Bordeaux, recherche depuis une semaine et ne trouve pas.

   « Les touristes qui partent pour quelques jours n’ont pas besoin de visa, donc il nous est impossible de savoir combien d’habitants de la région se trouvaient en Thaïlande au moment des faits », note le consul. « En revanche, nous savons que nous avons établi une dizaine de visas pour des séjours plus longs. Après bien des recherches, nous sommes parvenus à en contacter huit mais pour les autres nous n’avons absolument aucune nouvelle. »

Une mère et son enfant. Cela ne signifie pas qu’il n’y a plus ici d’espoir, mais cela demeure inquiétant. Inquiétante aussi, la disparition d’autres personnes. Comme cette maman et son enfant, encore originaires de Gironde : « Le père de famille est venu demander un visa pour partir au plus vite engager des recherches. Il n’a aucune nouvelle. Les noms de ses proches ne figurent sur aucune liste officielle. ».

   Devant toutes ces familles en détresse, le consul se veut tout de même rassurant : « Tout est fait en Thaïlande pour accueillir, héberger et soutenir les victimes et leurs familles. Des navettes gratuites ont même été mises en place entre Bangkok et le sud du pays pour faciliter les va et vient. Quant aux structures hospitalières, elles sont bien équipées et compétentes pour prendre en charge et soigner les blessés. »

   Le consul vit, malgré tout, durement les faits. Il connaît bien la région touchée : « Mon fils aîné et mes petits-enfants étaient à Phuket il y a à peine deux mois de cela. Els s’amusaient et se baignaient sur la plage, là où la vague énorme a tout balayé, inimaginable ! »

Liens. Entre la France et la Thaïlande, il existe aussi des liens étroits. Nombreux sont les Français qui ont établi des contacts professionnels là-bas, nombreux sont aussi les Thaïlandais qui vivent en France et y ont créé des familles : « 3 000 couples franco-thaïlandais dont plusieurs centaines dans la région », note le consul. De fréquents échanges économiques ou culturels ont lieu également entre les deux pays. Ne serait-ce qu’entre Bordeaux et Bangkok. Exemple : les écoles d’architectures des deux villes sont jumelées et s’envoient régulièrement des étudiants.

   Aussi, le téléphone du consulat n’arrête-t-il pas de sonner actuellement. Des messages d’amitié et des paroles chaleureuses qui vont évidemment droit au cœur du consul.

: Jean-Paul Vigneaud